Le télétravail, est à présent une pratique courante pour de nombreux collègues, souvent due à l'éloignement entre les lieux de travail et les domiciles. Si le télétravail peut sembler attrayant, il est crucial de souligner que son encouragement par l'administration s'inscrit davantage dans une logique d'économies aux dépens des salariés qui absorbent une partie des coûts comme le chauffage, l’eau, l’électricité... en exerçant une partie de leur activité profesionnelle au sein de leur domicile.
Solidaires Finances Publiques revendique fermement un télétravail encadré, basé sur le volontariat, respectueux de la cohésion de l'équipe et garantissant la réversibilité.
Avec la massification du télétravail, les bureaux sont désertés. L'immobilier est le deuxième poste de dépenses, dès lors le flex office (plus de bureau attitré) combiné au flex desk (moins de bureaux que d'agents) est une aubaine pour réduire les coûts liés aux espaces que l'administration considère comme "sous-utilisés" mais aussi sinscrit dans dans une logique de réduction impact carbone des administrations publiques, devenue une obligation légale. Cela sert de prétexte à la mise en place accélérée des flex. La responsabilité et le coût de ces émissions est reportée sur les télétravailleurs et télétravailleuses. Dans de tels environnements, il devient difficile de garantir la réversibilité du télétravail et qu'il ne soit pas imposé aux agents et agentes.
À Solidaires Finances Publiques, nous nous interrogeons sur l'efficacité réelle des nouveaux aménagements de travail en flex office. Ces espaces, présentés comme modernes et efficaces, soulèvent des inquiétudes majeures quant à leur impact sur la qualité des services rendus, sur l'exercice des missions et sur la santé, sécurité au travail.
La pandémie de Covid-19 a clairement démontré que le travail en espaces collectifs, notamment en flex office, peut augmenter la transmission d'agents infectieux. Le partage quotidien des bureaux, des sièges, des claviers et autres équipements de travail augmente les risques de contamination. Le flex office qui repose sur des open-spaces, favorise nécessairement la propagation de micro-organismes. Au-delà des risques sanitaires immédiats, le flex office intensifie le danger des Troubles Musculo-Squelettiques (TMS), déjà prévalents dans les bureaux traditionnels. La mobilité constante et le changement fréquent de poste de travail rendent les réglages ergonomiques du mobilier et du matériel informatique quasi inexistants. Les agents se retrouvent ainsi dans des configurations de travail inadaptées, augmentant les risques liés aux postures prolongées et sédentaires.
Le flex office accroît aussi les risques psycho-sociaux. Cette nouvelle organisation spatiale, vendue comme une solution adaptée aux enjeux "modernes", cache en réalité des risques sérieux pour la santé mentale des personnels. Le concept du flex office repose sur une vision simpliste et étriquée du travail, se concentrant uniquement sur des tâches prescrites, sans tenir compte de la réalité complexe de nos activités. Cette approche segmente le travail en tâches indépendantes et déconnectées, ignorant les besoins réels d'interruption, de multitâche et de flexibilité naturelle dans nos journées de travail. Elle réduit l'espace de travail à sa seule dimension physique, négligeant ses aspects symboliques et psychologiques essentiels.
Le changement constant d'espace, imposé par le flex office, intensifie la charge cognitive. La nécessité de s'adapter en permanence à un nouvel environnement, avec de nouveaux collègues et un niveau de bruit variable, exige des efforts d'adaptation constants. Cela entraîne une augmentation des exigences émotionnelles, obligeant les agents à maintenir des comportements de façade dans un cadre de travail impersonnel et changeant.
Le flex office modifie également les relations sociales au sein de l'administration. Les échanges informels, vitaux pour la santé et la cohésion des services, sont menacés par cette mobilité constante. Les conversations spontanées et la communication interpersonnelle s'en trouvent affectées, réduisant les occasions d'interactions naturelles et précieuses. De plus, le manque d'espaces adaptés à l'activité de travail peut créer des tensions. Faute d'espaces isolés suffisants, les agents et agentes se retrouvent à utiliser des salles de réunion pour des activités individuelles. Ceci démontre un manque de compréhension des besoins réels des agents.
Enfin, comment peut-on tisser des liens solides avec des collègues lorsque l'on partage un espace de travail seulement quelques heures par semaine ? La mise en place du "flex desk" réduit encore davantage les possibilités de coopération et d'interaction, en offrant moins de postes de travail que de personnel. Solidaires Finances Publiques alerte sur le danger que représente le flex office pour notre collectif de travail. En mettant fin aux rencontres quotidiennes, aux échanges informels et aux rituels qui soudent notre communauté de travail, le flex office menace de détruire l'âme même de notre environnement de travail. Travailler ne doit pas devenir synonyme de se retrouver isolé dans un espace impersonnel, sans interactions, comme un simple visiteur de passage. Solidaires Finances Publiques s'oppose à cette évolution qui sacrifie la santé et la qualité des relations de travail pour une pseudo-efficacité. Les bureaux attitrés ne sont pas un caprice, mais une nécessité pour un travail qui fasse du sens et pour exercer ses missions dans de bonnes conditions. Ces bureaux représentent notre identité au sein de la DGFiP et leur suppression signifie nous déshumaniser et nous priver d'une partie essentielle de nos outils de travail. Ces nouvelles organisations spatiales, loin d'améliorer nos conditions de travail, les dégradent. Le flex office n'est pas la solution miracle qu'on nous vend, mais un risque bien réel pour la santé des agents et agentes.
L'obligation de l'employeur de garantir notre santé et notre sécurité au travail ne doit pas être oubliée. Ces nouvelles organisations spatiales, avec leurs risques amplifiés, doivent être scrutées avec attention. Nous ne pouvons pas laisser les considérations économiques l'emporter sur notre santé. Ces nouvelles modalités d'organisation du travail et des espaces de travail, imposée sans tenir compte de l'avis des agents et gaentes, ignore ce dont les agents et agentes ont réellement besoin pour travailler efficacement. Un bureau, ce n'est pas juste un espace physique ; c'est un lieu de vie, de coopération et d'appartenance. Chaque changement doit être évalué avec soin, en considérant son impact sur le travail, la qualité du service rendu aux usagers, la chaîne de travail dans son ensemble et les relations sociales.
Solidaires Finances Publiques refuse toute dégradation des conditions de travail justifiée par des économies. Les agents et agentes des finances publiques ont le droit à un espace de travail dédié, respectueux de leur dignité et propice à un travail de qualité.